L’industrie cimentière belge a élaboré une « Roadmap 2050 du Ciment et du Béton » pour une construction circulaire et neutre en carbone à l’horizon 2050. Un des domaines d’actions est le ciment, liant du béton. Constituant de base du ciment, le clinker obtenu par chauffe jusqu’à 1450 °C est responsable de la majeure partie des émissions de CO2. En substituant une partie du clinker par d’autres matières minérales (telles que les cendres volantes et les laitiers de haut-fourneau), les émissions de CO2 s’en trouvent réduites.

Néanmoins, la fermeture des centrales à charbon et celle, progressive, des hauts-fourneaux sidérurgiques provoquent une pénurie de cendres volantes et une réduction de disponibilité de laitiers de haut fourneau qui forcent l’industrie cimentière à utiliser des matières secondaires alternatives.

L’étude prénormative NEOCEM réalisées par les Innovaders CRIC, Buildwise et CRR vise le développement de nouveaux ciments ternaires constitués d’autres matières alternatives.

Si les trente-deux types de ciments repris dans les normes ciments montrent déjà une aptitude générale à l’emploi, il faut encore démontrer que ces nouveaux ciments présentent des performances de durabilité qui permettent de les utiliser dans les différents environnements où sévissent des agressions du béton tels le gel, la pluie, les sels marins ou de déverglaçage et les attaques chimiques. Il s’agit de leur aptitude spécifique à l’emploi.

NEOCEM vise à démontrer l’aptitude spécifique de nouveaux ciments où les matériaux secondaires sont des laitiers de haut –fourneau, des fines calcaires (y compris du calcaire dolomitique), des fines de béton recyclé et une nouvelle matière que sont les argiles calcinées.

Afin de réduire le coût et la durée des essais de durabilité des bétons, le programme du projet NEOCEM comprend également la mise au point d’une méthode d’essais sur mortier plutôt que sur des bétons pour démontrer l’aptitude à l’emploi des nouveaux ciments. Cette nouvelle méthodologie permettra pour la suite d’accélérer la mise sur le marché de nouveaux ciments relevant les défis de demain.

A l’issue du projet, les nouveaux types de ciment à base d’additions minérales belges seront inclus dans les normes ciments et dans les tableaux d’aptitude spécifique à l’emploi de la norme “béton”. Cette étape de normalisation est nécessaire à leur mise sur le marché et leur utilisation dans les bétons.